Matiou Callet a écrit :Vous êtes adorable M. Gyllenhaal.
Si je suis votre raisonnement, le commerçant qui vous vend des biens vous vole puisqu'il ponctionne de votre revenu. Le propriétaire de mon logement me vole également. Vous comprenez bien que votre argumentation est d'une stupidité que je ne pensais pas retrouver chez un leader politique de premier ordre. L'impôt a une contrepartie indirecte qui fait qu'il n'est pas du vol. En outre, il remplis un rôle de justice social évident.
Je ne réagirai pas à votre culte de la concurrence et de la méritocratie par les revenus. Ce n'est pas un système que je défends, donc je n'ai aucune peur de vous affirmer que cela ne me fait pas grand chose de me dire que l'avidité individuelle ne sera pas stimulée.
Votre citation du "trop l'impôt tue l'impôt" n'est pas dans le bon contexte en prime tout comme votre appel à l'offre et la demande. Sachez tout de même que la clé de la croissance, si c'est ce que vous cherchez, ce n'est pas l'offre et la demande qui l'assurent, mais le progrès technique et la recherche. Et pour que cela existe, il faut au prélable des infrastructures qui sont la conséquence de l'action de (devinez qui, je vous le donne en mille) l'État ! Alors votre barratin, vous pouvez le garder pour le Café du Commerce, je vis très bien sans l'entendre.
Quant au "vote avec les pieds" que vous suggérez, il peut très bien être contré par des mesures ambitieuses et par l'assurance d'offir un bon cadre de travail aux individus.
J'apprécierais que vous vous abaissiez à argumenter votre vérité générale qui fait de mon programme un cataclysme pour le pays. Sinon, votre propos n'est qu'une affirmation et n'a pas la moindre valeur argumentative.
Non, Monsieur Gyllenhaal, vous n'avez rien prouvé. Vous avez présenté les conséquences de la théorie sans en présenter les conditions. Je répète, avec la simple parfaite mobilité des facteurs intérieurs, nous avons une limite profonde à la théorie ricardienne des avantages comparatifs. Au delà, le "doux commerce" et ses effets merveilleux ont largement été contesté par l'étude empirique. La vérité c'est qu'est libre-échangiste l'acteur économique en position dominante. La Frôce n'occupe cette place.
Et je me répète, allez expliquer aux générations de producteurs d'orange ou d'olives provençaux qui ont ce savoir faire depuis des générations que parce que l'Espagne et l'Italie ont de meilleurs avantages comparitifs ils doivent cesser leur activité. Vous pourriez connaître du patois, ainsi.
J'ai beau revoir, je ne vois pas en quoi affirmer que le transports de marchandises depuis l'autre bout du monde est une ineptie écologique est nauséabond. Je l'affirme d'autant plus que vous demandez aux producteurs locaux d'arrêter leur production parce qu'ils n'ont pas l'avantage comparatif. Serait-ce nauséabond que d'avoir le sens des responsabilités et du réel ?
Et vous n'avez toujours pas répondu à ma question : la Frôce est-elle prête à supporter la concurrence internationale ?
Monsieur Callet, ne jouez pas à l'idiot avec moi. Le commerçant qui vous vend des biens ne vous vole pas, le propriétaire de votre logement non plus. Comment pouvez-vous faire cette comparaison ? L'impôt est, malgré tout ce que vous pourrez dire, un prélèvement autoritaire, arbitraire et sans contrepartie directe. Les individus sont alors tout bonnement transformés en payeur aveugle au nom d'un fondement coercitif et collectiviste. Vous n'êtes ni plus, ni moins, qu'un ennemi de la propriété privée et de la liberté individuelle.
Et une bonne fois pour toute, arrêtez de me dire que l'impôt a une contrepartie indirecte, s'il vous plaît. Laquelle ? Les services publics peut-être ? Laissez moi rire. Comme si le privé ne pouvait pas rendre exactement les mêmes services, et qui plus est, de meilleure façon.
Ensuite, la théorie de l’offre de Laffer, cela vous dit quelque chose Monsieur Callet ? Celle-ci s’inscrit en réaction contre les augmentations d’impôts résultant du poids toujours plus important de l’Etat providence. L’école de l’offre considère que ces impôts découragent l’activité économique. En effet, en ponctionnant les revenus des individus, ont les dissuades de produire et de travailler. Prôner l'inverse relève tout simplement d'un crétinisme compulsif.
Etes-vous en train d'insinuer que la Frôce n'a aucun domaine de spécialisation par lequel il disposerait de la productivité la plus forte ou la moins faible comparativement à ses partenaires dans le monde ?
Il est clair que la Frôce ne sera jamais en position dominante si on applique votre politique délétère et passéiste.
Le principe de la division du travail que j'ai évoqué plus haut est un des piliers du capitalisme et apporte un gain à tous les individus, Monsieur Callet. Le libre-échange ne condamne absolument pas les moins productifs. Qui plus est, l'intérêt économique de chacun des Etats est la coopération par l'échange, même pour des individus dont la productivité est très faible ou très forte.
Votre argument écologique est nauséabonde car il n'est qu'un prétexte supplémentaire à vos yeux pour condamner les bienfaits du libre échange. Je ne suis pas un partisan du repli sur soi, particulièrement pour des raisons alarmistes et réchauffistes. Ce genre de baratin cette fois, c'est moi qui vous encourage à le tenir au Café du Commerce voir même, vu que vous en avez l'occasion, à vos élèves lors de vos conférences gauchisées. Régresser de plusieurs siècles et enclencher irrémédiablement le déclin de notre pays est peut être la finalité de votre programme néfaste. Si ce n'est pas le cas, sachez que vos idées nous mèneront au même résultat.